4 questions pour mieux comprendre ce qui rend nécessaire ce changement et ce qu’il va falloir apprendre à faire différemment
Est-ce que c’est une nouvelle mode ?
C’est plutôt le constat partagé qu’en raison des nombreux bouleversements que traverse notre société, des déséquilibres se développent au sein des entreprises. Et malgré leur investissement et leurs compétences, les managers ont bien du mal à digérer et à faire face à ces transformations.
Est-ce parce que le monde est devenu plus complexe ?
La mondialisation des échanges, le développement des nouvelles technologies, l’accélération du temps perçu sont des éléments qui parmi d’autres, ont objectivement intensifié la complexité des situations que nous devons gérer.
Pour autant, le monde a toujours été complexe et si on parle tant de ce sujet aujourd’hui c’est, de mon point de vue :
- D’abord, parce que la succession de crises politiques, économiques, environnementales… (et j’en passe), nous fait (re)prendre conscience de cette réalité que nous avions un peu perdue de vue.
- Et surtout, parce que notre mode de pensée occidentale fondé sur un raisonnement linéaire atteint ses limites et que nous devons apprendre à faire différemment.
Notre vision du monde et par conséquent notre management, reposent encore souvent sur notre culture rationnelle qui nous a permis tant de progrès au cours des décennies passées :
A chaque problème, une solution !
Analysons la situation, trouvons les éléments clefs et définissons une stratégie gagnante !
Restons focalisés sur notre objectif et notre plan d’action !
Allons-y : Action ! Réaction !
Nous corrigerons les écarts au fur et à mesure !
Cela vous parle ? A moi aussi ! Et reconnaissons que cette façon de faire a souvent fait ses preuves…
Mais maintenant que se passe-t-il ?
Lorsque vous constatez que :
- Il n’y a pas 3 ou 4 paramètres à prendre en considération mais une multitude et que pour la plupart, vous n’avez pas prise sur eux…
- Avec la succession de réorganisations que vous avez traversées, votre entreprise est tellement optimisée qu’elle n’a plus de marge de manœuvre pour absorber les écarts.
- Tout se transforme si vite que vous n’avez plus le temps d’évaluer la situation et de mettre en place les actions correctives nécessaires.
Il y a un moment où vous risquer de vous dire : « Là, je ne vais plus y arriver ! »
Pour dépasser ces limites, il nous faut actualiser notre façon d’appréhender le monde en développant nos capacités de :
- Penser plus global pour intégrer la complexité croissante.
- S’ajuster avec agilité à l’environnement turbulent.
- Se mettre plus souvent en mode d’apprentissage pour intégrer de nouveaux savoir-faire eux-mêmes de plus en plus complexes.
Heureusement, nous ne partons pas d’une page blanche puisque nous pouvons nous appuyer sur deux cadres de référence solides pour nous guider :
- L’approche systémique pour mieux prendre en compte les situations dans leur complexité à l’instant t et aussi dans une dynamique temporelle.
- Les neurosciences qui nous donnent chaque jour de nouvelles clefs de compréhension pour mieux accompagner les résistances au changement et faciliter les nouveaux apprentissages.
Est-ce que cela veut dire que nous devons jeter tout ce que nous avons appris en termes de management ?
Bien sûr que non ! Être agile ne veut pas dire innover en permanence et sortir un nouveau lapin de son chapeau toutes les 5 minutes ! Cela veut dire être capable de s’ajuster rapidement au changement de manière pertinente.
L’expertise professionnelle acquise au fil des années, a permis de développer des clefs de compréhension et des réflexes métier qui peuvent souvent faire la différence. Il s’agit juste d’appliquer ces réflexes à bon escient (Le management situationnel a encore de beaux jours…).
Mais alors qu’est-ce qui change vraiment ?
Ce qui change vraiment pour le management, c’est la nécessité d’accompagner la montée en puissance collective des organisations pour faire face à cette complexité croissante et pour leur permettre de retrouver une nouvelle cohérence, source d’efficacité.
Cela passe par un changement de posture en termes de leadership.
Et par le développement de :
- Un regard systémique pour mieux appréhender les situations.
- L’intelligence collective pour favoriser l’agilité.
- Une capacité individuelle et collective d’apprentissage permanent.